L’ESSENTIEL DE L’ACTUALITE – LUNDI 06 DEC. 2010

6 Déc

Haïti-Choléra : Nouveau bilan de 2,071 décès au 6 décembre 2010

P-au-P, 6 décembre 2010 [AlterPresse] — Environ 2 mois après la déclaration de la maladie, le mardi 19 octobre 2010, le ministère de la santé publique et de la population (Mspp) établit un bilan officiel de 2,071 personnes décédées de choléra sur 91 770 cas de contamination.

43,243 personnes ont été hospitalisées, parmi lesquelles 41,806 exéatées.

Dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince, 185 personnes sont mortes depuis l’apparition de l’épidémie, alors que dans les Nippes (Sud-Ouest) 2 morts ont été enregistrés.

Dans la Grande Anse (autre partie du Sud-Ouest), 12 personnes accusées d’avoir propagé la maladie ont été lapidées la semaine dernière, rapportent les médias dans ce département géographique.

Dans l’Artibonite, premier foyer de la maladie, 728 décès ont été recensés à date.

 

Haïti: un second tour en vue selon les premières estimations

De Clarens RENOIS (AFP) – 06/12/10

PORT-AU-PRINCE — Le candidat du pouvoir pour l’élection présidentielle en Haïti Jude Célestin serait évincé du second tour au profit de la juriste Mirlande Manigat et du chanteur Michel Martelly, selon des estimations données lundi, alors que le bilan du choléra dépasse 2.000 morts.

D’après les données recueillis dans 1.600 bureaux de vote (sur plus de 11.000) par le Conseil national d’observation électorale (CNO), Mirlande Manigat aurait recueilli 30 % des suffrages, Michel Martelly, 25%, et le candidat du pouvoir Jude Célestin, 20%, lors du premier tour de la présidentielle le 28 novembre.

Si les estimations de ce groupe d’observateurs haïtiens financé par l’Union Européenne sont confirmées, Mme Manigat et M. Martelly se retrouveront lors du second tour qui doit avoir lieu le 16 janvier. Les premiers résultats officiels doivent être diffusés par le Conseil électoral provisoire (CEP) lundi ou mardi.

La semaine dernière Mme Manigat et M. Martelly s’étaient déclarés confiants quant à leurs chances de se qualifier pour le second tour après avoir pris connaissance des premiers procès-verbaux rédigés dans les bureaux de vote.

Dans le même temps, le parti au pouvoir avait reconnu qu’il pourrait avoir perdu les élections. Cela n’a pas empêché des milliers de personnes de défiler au cours des derniers jours dans la capitale Port-au-Prince pour réclamer l’annulation des scrutins, les jugeant entachés de fraudes et d’irrégularités en faveur de Jude Célestin.

« Arrêtez (le président sortant) René Préval, destituez le Conseil électoral provisoire », ont encore scandé dimanche des manifestants défilant dans les rues de la capitale à l’appel d’une dizaine de candidats à la présidentielle.

Une note diplomatique américaine confidentielle de juin 2009 et publiée par le site WikiLeaks la semaine dernière a révélé que le président Préval avait cherché à « orchestrer » sa succession de peur d’être contraint à un exil forcé.

Le pays a connu coups d’Etat, régime dictatoriaux et élections truquées au cours de son histoire récente et plusieurs dirigeants ont été contraints à l’exil, dont le premier président élu démocratiquement, Jean-Bertrand Aristide.

Le CEP a reconnu des irrégularités et des fraudes imputées aux partis politiques et à la défaillance de la machine électorale, mais a validé les scrutins marqués aussi par des violences qui ont fait au moins deux morts.

Ces élections sont cruciales pour le pays, le plus pauvre des Amériques, dévasté en janvier par un séisme qui a fait 250.000 morts et 1,3 million de sans-abri et aux prises avec une épidémie de choléra qui a fait jusqu’ici 2.071 morts, selon un bilan diffusé lundi par le ministère de la Santé haïtien.

Plus de 90.000 cas de cette maladie très contagieuse ont été enregistrés depuis la mi-octobre, sa progression ne semblant pas ralentir.

Selon l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il pourrait y avoir jusqu’à 400.000 cas de choléra au cours des douze prochains mois, dont la moitié au cours des seuls trois prochains mois.

Les résultats définitifs du premier tour seront communiqués le 20 décembre, indique le CEP sur son site internet.l

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Des Haïtiens manifestent contre le gouvernement de René Préval et les Nations Unies à Port-au-Prince le 5 décembre 2010.

              

 

Un bateau de clandestins chavire aux îles Vierges

DAN O’CONNNOR, THE ASSOCIATED PRESS / 06 décembre 2010 18:27

TORTOLA, Îles Vierges britanniques – Un bateau à moteur surchargé transportant des immigrants haïtiens a chaviré, lundi, après être entré en collision avec un récif près des îles Vierges britanniques, faisant cinq morts, dont deux bébés.
Le bateau de 30 mètres transportait plus de 30 personnes quand il a foncé sur un récif sur la côte sud de l’île de Tortola, a indiqué le contrôleur des douanes des îles Vierges britanniques, Wade Smith.
Le nombre exact de passagers du bateau n’est pas connu et les autorités continuaient de rechercher d’autres victimes ou survivants, a ajouté M. Smith.
Les autorités du territoire britannique ont arrêté 28 survivants soupçonnés d’être des migrants clandestins, dont six femmes qui ont été hospitalisées pour des blessures non précisées, a dit une porte-parole de la police, Dianne Drayton.
Le bateau avait apparemment quitté la partie néerlandaise de Saint-Martin et a tenté d’entrer illégalement sur le territoire britannique autour de minuit, a dit M. Smith.
La plupart des migrants sont originaires d’Haïti, mais les responsable n’ont pas déterminé la nationalité de toutes les personnes à bord, a affirmé Ricardo Castrodad, un porte-parole de la garde côtière des États-Unis, qui aide aux recherches.
Les îles Vierges britanniques abritent une communauté relativement petite d’immigrants haïtiens. Ceux-ci arrivent généralement dans le pays par erreur, abandonnés par des passeurs sur l’une des nombreuses îles qui composent l’archipel ou en tentant d’atteindre les îles Vierges américaines à proximité.
Un bateau de la garde côtière néerlandaise a aperçu le bateau et a alerté les autres autorités de la région. La garde côtière américaine a dépêché un navire basé à Porto Rico qui se trouvait à environ 1,6 kilomètres des migrants quand leur bateau a heurté le récif, a indiqué M. Castrodad.
Le bateau a chaviré à Paraquita Bay, un endroit réputé comme difficile pour les navigateurs à cause du réseau étendu de récifs qui s’y trouve, a affirmé Phil Aspinal, président de Virgin Island Search and Rescue, un groupe de volontaires qui aide à la recherche de survivants.

 

Haïti-Choléra : Renforcer la disponibilité d’eau chlorée pour prévenir la propagation à long terme de la maladie, selon Msf
Des facteurs environnementaux favorables à l’extension de la maladie

P-au-P, 06 déc. 2010 [AlterPresse] — L’organisation humanitaire Médecins sans frontières (Msf) préconise un renforcement de la disponibilité d’eau chlorée dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince et en province, notamment dans les zones éloignées des centres de décision, afin de prévenir la propagation à long terme de la maladie en Haïti.

L’augmentation et l’amélioration de la distribution « d’eau chlorée » dans la zone métropolitaine [de Port-au-Prince] et les zones reculées sont cruciales pour éviter la propagation de l’épidémie dans le pays », recommande Stefano Zannini, chef de mission de Msf en Haïti, dans une conférence de presse donnée le 6 décembre à l’est de la capitale.

En plus des problèmes d’accès à l’eau potable, certains facteurs environnementaux, comme les lacunes dans le système d’assainissement global sur le territoire national, se révèlent propices à la propagation, à long terme, du choléra en Haïti, signale l’épidémiologiste Kate Alberti de l’organisme humanitaire international.

Les côtes des rivières, des fleuves, des lacs et des océans, peuvent également encourager l’extension de l’épidémie du vibrio Cholerae en Haïti.

Pour y remédier, Médecins sans frontières convient fortement les personnes, ayant été traitées du choléra, à continuer d’observer strictement les mesures d’hygiène.

« Une personne traitée du choléra est seulement immunisée pour une période comprise entre quelques mois et 2 ans », rappelle Kate Alberti.

« Un patient traité du vibrio Cholerae peut toujours rattraper la maladie », ajoute le docteur Barck Dieumond, responsable du centre de traitement du Choléra (Ctc) de Tabarre, municipalité située au nord-est de Port-au-Prince.

Dans le cadre de ses activités de terrain, l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières, qui dispose de 3,300 lits spéciaux dans 32 Ctc répartis sur tout le territoire national, a déjà soigné 47,000 personnes ayant présenté les symptômes du choléra.

Entre le 19 octobre 2010 (quand la maladie a été officiellement déclarée en Haïti) et début décembre 2010, 2,071 personnes sont mortes du choléra, 43,243 ont été hospitalisées, parmi lesquelles 41,806 exéatées, d’après les derniers chiffres fournis par les autorités sanitaires nationales.

 

Haïti – Épidémie : Grand’Anse «choléra surnaturel», 204 morts…
HAITI LIBRE – 06/12/2010 12:12:26

Haïti - Épidémie : Grand'Anse «choléra surnaturel», 204 morts...Dans le département de Grand’Anse le choléra s’annonce dévastateur. Cette vaste région de 1,871 km2 dispose d’un vaste réseau de rivières qui favorise la dispersion du choléra sur l’ensemble du département.
Suivant le dernier rapport du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) publié le 3 décembre : 205 personnes auraient été vu et hospitalisées, compte tenu de leur état, et 117 (57.1%) sont décédées (hôpital et communautaire) depuis l’apparition du choléra dans ce département.
Toutefois, souligne le MSPP, ces chiffres reposent sur des données incomplètes. Incomplètes ou non, les bilans du MSPP ne reflètent pas la réalité. Au 30 novembre le Ministère indiquait 100 morts alors que la direction sanitaire du département de Grand’Anse (Sud-Ouest) indiquait déjà 160 morts. En date du 3 décembre 2010, le Ministère mentionne 117 morts alors que les chiffres, en provenance d’autorités médicales de ce département, parlent d’au moins 204 morts (35 à Chambellan, 10 à Pestel, 103 à Moron, 29 à Jérémie et 27 à Dame-Marie).
Le docteur Duvelson Angello responsable de la direction sanitaire du département de la Grande Anse, reconnaît que le bilan est sans doute plus important « Il doit y en avoir davantage, mais nous n’avons pas encore pu atteindre les autres régions pour vérifier les données qui nous parviennent ». Il déplore le nombre élevé de décès « Au niveau de la Grand’Anse nous faisons face à un problème culturel « Les gens pensent que la maladie est surnaturelle, ils ne suivent pas les recommandations et préfèrent s’adresser à des guérisseurs » a indiqué le médecin qui a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation, afin que les gens se rendent dans les centres de santé, qui dans la plupart des cas, sont très éloignés des localités.
« On est en train d’installer des unités de réhydratation dans les sections communales pour réduire le nombre de décès communautaires » a fait savoir le docteur Duvelson Angello, qui a lancé un appel aux organisations humanitaires internationales insuffisamment présente dans ce département.
Le dernier bilan du MSPP (3 décembre 2010), au niveau national, fait état depuis le début de l’épidémie : de 91,770 personnes atteinte du choléra dont 43,243 ont été hospitalisées pour traitement et 2,071 décès.
Pour mémoire, rappelons que dans son dernier rapport à l’Assemblée Générale, M. Ban avait déclaré que les équipes de santé de l’ONU, estimaient que les chiffres officiels du gouvernement haïtien, « pourrait être le double en raison de difficultés dans les rapports »

 

Ban Ki-moon réclame de nouveaux engagements de la communauté internationale

RADIO METROPOLE / Lundi, 6 décembre 2010 10:47

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, en ouverture d’un débat de l’Assemblée générale de l’ONU sur la situation à Haïti a affirmé qu’Haïti a grandement besoin du soutien de la communauté internationale.
M. Ban a rappelé que le selon le ministère haïtien de la santé, l’épidémie de choléra touchait désormais les 10 départements du pays, que le nombre d’infections avoisinait les 81.000, que 1.800 personnes étaient déjà mortes de la maladie et que près de 650.000 personnes pourraient encore contracter le choléra dans les prochains mois. Faisant remarquer qu’ on a assisté à une baisse du taux de mortalité de 7,6% à 3,6% en six semaines, Il a toutefois indiqué que les efforts déployés à l’heure actuelle n’étaient « tout simplement pas suffisants ».
« Sans une réponse internationale immédiate et massive, nous allons être dépassés », a-t-il prévenu, avant de présenter les deux priorités de l’ONU. Minimiser le taux de mortalité en mettant en place des traitements efficaces » et « atteindre toute la population pour leur fournir de l’information, des traitements et prévenir la propagation de la maladie sont les deux principales priorités des agences de l’ONU et des organisations internationales. « La vie de centaines de milliers de personne est en jeu », a poursuivi Ban Ki-moon.
Aujourd’hui seulement 20% des 164 millions de dollars sollicités par l’ONU dans le cadre de sa stratégie de réponse au choléra en Haïti a été financés. « Je vous demande en urgence de nous aider à financer entièrement cet appel de fonds », a-t-il déclaré devant les Etats membres, soulignant que la communauté internationale ne devait pas « imaginer une réponse à court terme ».

 

Haïti – Élections : Le fiasco de l’international
HAITI LIBRE – 06/12/2010 08:56:54

Dès le début du processus, la communauté internationale s’est largement impliquée tant sur les plans technique, politique et financier. Les élections du 28 novembre 2010, loin de résoudre la situation politique du pays, l’a compliquée davantage. Haïti a régressé en matière d’organisation et de réalisation des élections alors que le montant alloué à la réalisation des joutes d’aujourd’hui dépasse largement celui des années antérieures.
L’Organisation des Etats Américains (OEA) s’est investie dans le renforcement de l’ONI par le recrutement et la rémunération d’une partie du personnel de l’ONI sur le terrain et par l’octroi d’un support technique dans le cadre d’une coopération entre ces deux (2) institutions. Cette coopération s’est soldée par un échec cuisant. Des milliers d’électeurs ayant depuis des mois voire des années, sollicité leur carte d’identification ne l’ont pas reçue.
Parallèlement, l’Organisation des Nations-­Unies (ONU) a diligenté le 17 avril 2010, des experts qui ont affirmé dans leur conclusion, que les élections étaient possibles dans le pays malgré le contexte sociopolitique alarmant, les accusations de partialité, de dépendance orientées vers le CEP et les allégations relatives à la distribution d’armes à feu, dans le but d’engendrer la violence le jour du scrutin.
La Minustah, engagée profondément dans la réalisation des élections, à part ses nombreuses déclarations de sérénité vis-à-vis du CEP et du processus électoral, a poussé certains partis politiques à faire confiance au processus et à prendre part à la course électorale en dépit du fait qu’ils avaient préalablement dénoncé les tractations du pouvoir en place en vue de basculer les élections en sa faveur.
D’après les observateurs du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) les forces de l’ordre tant nationales (PNH) qu’internationales (Misnustah) semblaient s’être donné le mot pour ne sécuriser ni la population, ni le scrutin du 28 novembre 2010. Les auteurs des actes de violence ont agi en toute quiétude et parfois, sous le regard impuissant du CEP et le regard passif des agents de la PNH et de la Minustah.
Les mesures annoncées par les autorités n’étaient pas de nature à sécuriser effectivement le vote mais plutôt, à donner aux communautés nationale et internationale, l’impression que la PNH et la MINUSTAH étaient mobilisées pour garantir la sécurité des vies et des biens. Les révélations relatives à la distribution d’armes à feu aux fins de contrôler les élections par la violence et l’intimidation (réfuté par la Minustah) se sont confirmées le jour des élections.
Le RNDDH à constaté qu’un nombre très restreint d’électeurs ont pu voter en raison des irrégularités graves relatives à la liste électorale partielle, au travail mal fait des COV et au manque d’organisation généralisée dans les différents centres du pays. Les actes de violence ont contraint plusieurs électeurs à abandonner les centres de vote ou à rester chez eux. Le RNDDH a répertorié 107 Centres de Vote (CV) qui ont été vandalisés ou incendiés, soulignant que ce nombre est loin de refléter la réalité.
Ce qui n’empêche pas Pierre Louis Opont, le directeur général du Conseil Électoral Provisoire (CEP) d’affirmé une fois encore, lors d’une réunion public qui s’est tenu vendredi que les « failles enregistrées dans la journée du 28 novembre ne méritent pas une invalidation du  scrutin » estimant qu’une majorité écrasante d’électeurs ont pris part aux opérations. Ajoutant que les résultats du premier tour, seront publiés le 6 ou le 7 décembre au plus tard [avant minuit].
Compte tenu du nombres très important d’irrégularités, de fraudes, de violences et d’intimidations et du faible taux de participation, quelque soit les résultats il faut s’attendre à ce qu’ils soient contestés par les candidats et par le population. Souhaitons que les candidats soient en mesure de de maintenir le calme chez leurs partisans, mais nous ne nous faisons pas trop d’illusion.

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